Navigation dans l’Arctique.
Les effets des changements climatiques sont plus visibles dans les régions polaires que nulle part ailleurs, car la hausse des températures y a contribué à un important recul de la glace de première année et de la glace pluriannuelle au cours des dernières décennies. Ces changements menacent la stabilité des écosystèmes nordiques, mais ils ont également des répercussions sur le mode de vie des Inuits qui les habitent. En effet, les collectivités du Nord pourraient tirer des avantages économiques d’une saison de navigation plus longue dans l’Arctique, car le transport de marchandises par voie maritime est beaucoup moins cher que le transport par avion. Le nombre de navires actifs dans l’Arctique canadien a d’ailleurs augmenté au cours des dernières décennies.
Du point de vue industriel et commercial, la fonte des glaces de l’Arctique offre des possibilités de mise en valeur de ressources du Nord qui étaient auparavant inaccessibles. De plus, le trafic de transit devrait augmenter dans l’Arctique, puisque les routes maritimes telles que le passage du Nord-Ouest et le pont de l’Arctique deviendront plus accessibles, ce qui raccourcira le trajet entre l’Europe et l’Asie. La saison de navigation qui s’allonge vient également favoriser une hausse du tourisme de croisières et du nombre d’expéditions en yacht privé.
Projets sur la navigation dans l’Arctique
Les projets présentés dans cette section visent à comprendre les tendances nouvelles et changeantes de la navigation dans l’Arctique et à élaborer une base de données complète comprenant toutes les informations relatives aux activités de navigation, telles que les destinations touristiques, les zones sensibles, les habitudes migratoires des mammifères marins et l’utilisation traditionnelle de l’eau par les Inuits. En définitive, cette initiative de recherche constituera un outil indispensable pour les décideurs en les aidant à réglementer les activités dans le Nord, à protéger les populations locales et l’environnement, ainsi qu’à promouvoir des stratégies de développement durable pour l’économie émergente du Nord canadien.
RECHERCHE DU GESP
NAVIGATION DANS L’ARCTIQUE ET GOUVERNANCE DES OCÉANS
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LES CMEGC ET LA NAVIGATION
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CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET NAVIGATION DANS L’ARCTIQUE
RECHERCHE DU GESP
INTERACTIONS GLACES-NAVIRES ET RISQUES LIÉS À LA NAVIGATION
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LE MAZOUT LOURD ET LE TRANSPORT DANS L’ARCTIQUE CANADIEN
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L’IMPACT DU BRUIT DES NAVIRES SUR LES MAMMIFÈRES MARINS
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COULOIRS DE L’ARCTIQUE ET VOIX DU NORD
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ÉVALUATION CATAW
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ÉVÉNEMENTS DE GLACE DE PRESSION
NAVIGATION DANS L’ARCTIQUE ET GOUVERNANCE DES OCÉANS
Financé par les Pew Charitable Trusts et le Programme des chaires de recherche du Canada (2020 – 2021)
Jackie Dawson et Natalie Carter (Université d’Ottawa)
Ce projet est codirigé par Jackie Dawson et Natalie Carter. L’objectif de ce projet de recherche est de définir et d’évaluer des stratégies de gouvernance potentielles et novatrices pour assurer une gestion efficace du trafic maritime en hausse dans l’Arctique canadien en établissant des couloirs de navigation à faible impact. Cette recherche fournira des informations importantes sur les possibilités et les difficultés actuelles de la gouvernance du trafic maritime dans cette région. Cette étude vise à définir et à évaluer : 1) des options et des priorités de gouvernance et de gestion de ces couloirs qui tiennent compte des Inuits et des habitants du Nord; 2) des modèles temporels et spatiaux de la circulation historique des navires à passagers (navires de croisière) et des embarcations de plaisance (yachts) ainsi que l’utilisation des couloirs de navigation à faible impact par les navires de tourisme; 3) l’utilité des couloirs de navigation à faible impact pour les navires de tourisme; et 4) des suggestions d’options différentes ou supplémentaires sur l’emplacement et la gestion des couloirs de navigation à faible impact.
Photo : Garde côtière canadienne
LES CMEGC ET LA NAVIGATION
Financé par le fonds Nouvelles frontières en recherche des trois Conseils et le Programme des chaires de recherche du Canada (2019 – 2021)
Jackie Dawson et Jean Holloway (Université d’Ottawa)
Les changements climatiques entraînent une évolution rapide de l’environnement arctique, dont une baisse importante de l’étendue et de l’épaisseur de la glace de mer, ainsi qu’une hausse de la mobilité de la glace. La diminution de l’étendue de la glace a eu pour conséquence une forte augmentation de la navigation dans l’Arctique au cours des dernières décennies. Parallèlement, on s’inquiète de plus en plus des risques associés à l’augmentation du trafic maritime dans cette région et on peut d’ailleurs citer de nombreux incidents s’étant produits au cours des dernières années (par exemple, ce voilier qui a coulé en 2018).
Les équipages de navire comptent sur des renseignements à jour sur les conditions météorologiques, l’eau, la glace et le climat (CMEGC) pour planifier leurs itinéraires et exploiter leur navire dans des eaux envahies par les glaces. Cependant, on ignore actuellement si les besoins des utilisateurs sont bien cernés et comblés par les fournisseurs de services sur les CMEGC et si ces services ajoutent de la valeur à l’expérience des utilisateurs. Par exemple, les exploitants dans l’Arctique ont souvent besoin d’observations et de données en temps réel, car les conditions changent très rapidement, mais ces dernières ne sont pas toujours disponibles. De plus, les données doivent être communiquées dans un format pertinent pour les utilisateurs, surtout dans un contexte où les infrastructures de communication sont limitées. Pour que les données sur les CMEGC soient utiles et utilisées, elles doivent être fiables, faciles à comprendre et accessibles.
Ce projet vise à combler les lacunes qui existent par rapport à la facilité d’utilisation des données en effectuant une enquête auprès des exploitants de navires dans l’Arctique canadien afin d’améliorer la chaîne de valeur des renseignements sur les CMEGC. Quels sont les modèles de prévision utilisés par les navigateurs? Où les utilisent-ils? Certains renseignements sont-ils plus ou moins fiables que d’autres? En cernant les besoins des utilisateurs, nous visons à stimuler la production de données en collaboration avec ceux-ci. Les exploitants se fient beaucoup à leur expérience passée pour prendre des décisions, et le système bénéficierait d’une relation utilisateur-producteur bidirectionnelle.
Photo : Jackie Dawson
CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET NAVIGATION DANS L’ARCTIQUE
Financé par le réseau ArcticNet, le CRSNG et le Programme des chaires de recherche du Canada (2019 – 2021)
Jackie Dawson (Université d’Ottawa), Steve Howell, Chris Derksen, Mike Brady et Tom Zagon (Environnement et changement climatique Canada)
La réduction de la glace de mer dans l’Arctique causée par les changements climatiques a amélioré l’accessibilité et favorisé l’augmentation des volumes totaux de marchandises transportées par voie maritime dans l’Arctique. Dans ce projet, nous examinons le rôle relatif des changements climatiques comme catalyseur ou moteur de changements de la circulation maritime dans l’Arctique, en particulier dans l’Arctique canadien. Nous employons différentes méthodes pour comprendre les changements historiques et observés. Nous utilisons également des simulations par modèles climatiques pour étudier l’évolution de la navigabilité à l’avenir. Dans l’Arctique canadien, nous examinons les changements projetés de la durée de la saison de navigation sur les principales routes de transport commercial, de réapprovisionnement des collectivités côtières et des embarcations de plaisance selon un scénario de réchauffement planétaire d’un, de deux ou de quatre degrés Celsius au-dessus de l’ère préindustrielle où les navires sont exploités conformément au Code polaire.
Photo : Annika Ogilvie
INTERACTIONS GLACES-NAVIRES ET RISQUES LIÉS À LA NAVIGATION
Financé par Transports Canada et le Programme des chaires de recherche du Canada (2019 – 2021)
Jackie Dawson, Alison Cook, Luke Copland (Université d’Ottawa), Adrienne Tivy et Frances Delaney (Environnement et changement climatique Canada)
Ce projet comprenait une série d’études financées par Transports Canada avec l’appui de MEOPAR, de Clear Seas et d’ArcticNet. Le but de ces études était d’examiner les défis potentiels de la navigation dans l’Arctique causés par la réduction de l’étendue et de l’épaisseur de la glace de mer ainsi que la mobilité accrue des glaces dangereuses. Dans ces études, on a examiné les détails spatiaux du trafic maritime en fonction de la cote de glace des navires ayant transité par la zone NORDREG entre 1990 et 2018, ainsi que les zones identifiées comme des « points de passage obligé » pour analyser les fluctuations du niveau de risque pour les navires en comparant les données historiques sur le trafic maritime et la cote de glace. Nos résultats indiquent que, depuis 1990, la part en pourcentage des navires qui sont fortement renforcés contre la glace a diminué, tandis que celle des navires moins renforcés a augmenté. De plus, on dénombre désormais beaucoup plus de voyages effectués par des navires non renforcés contre la glace tout le long du passage du Nord-Ouest.
Photo : Garde côtière canadienne
LE MAZOUT LOURD ET LE TRANSPORT DANS L’ARCTIQUE CANADIEN
Financé par MEOPAR et le Programme des chaires de recherche du Canada (2019 – 2020)
Nicolien van Luijk, Jackie Dawson et Alison Cook (Université d’Ottawa)
En 2018, l’Organisation maritime internationale a officiellement proposé d’interdire l’utilisation du mazout lourd par les navires dans l’Arctique, en partant de la notion largement reconnue que le mazout lourd représente une menace pour le milieu marin. Dans le cadre de ce projet, nous avons procédé à une analyse spatiale de l’utilisation du mazout lourd par les navires circulant dans les eaux arctiques canadiennes entre 2010 et 2018. Nos résultats montrent qu’environ 37 % de tous les navires qui ont voyagé dans l’Arctique canadien entre 2010 et 2018 utilisaient du mazout lourd et presque tous correspondaient à trois catégories de navires : les transporteurs de marchandises générales, les vraquiers et les pétroliers. En outre, la distance parcourue par les navires fonctionnant au mazout lourd représentait environ 45 % de la distance totale parcourue par tous les navires entre 2010 et 2018. Les données spatiales ont révélé l’existence dans l’Arctique canadien de zones de concentration où se produit la grande majorité de l’utilisation du mazout lourd, qui a évolué au fil du temps. Cette recherche fournit des renseignements précieux et une meilleure compréhension de l’utilisation du mazout lourd dans l’Arctique canadien. Ces connaissances sont essentielles à l’élaboration de politiques qui tiennent compte des répercussions potentielles de l’utilisation du mazout lourd et de son interdiction sur les communautés de l’Arctique canadien.
Photo : Annika Ogilvie
COMPRENDRE L’IMPACT DU BRUIT DES NAVIRES SUR LES MAMMIFÈRES MARINS DANS L’AIRE MARINE NATIONALE DE CONSERVATION TALLURUTIUP IMANGA
Financé par MEOPAR, Clear Seas avec l’appui d’ArcticNet, le Programme de surveillance générale du Nunavut et le Programme des chaires de recherche du Canada (2018 – 2020)
Zuzia Kochanowicz, Jackie Dawson, Luke Copland, Michael Sawada (Université d’Ottawa) et William Halliday (Université de Victoria).
D’une richesse naturelle et culturelle unique, l’aire marine nationale de conservation (AMNC) Tallurutiup Imanga (TI) se trouve au cœur du passage du Nord-Ouest dans l’Arctique canadien et est l’une des régions où l’augmentation du trafic maritime a été la plus forte au cours des vingt dernières années. L’objectif de cette recherche était d’examiner les impacts potentiels du bruit sous-marin des navires sur les mammifères marins dans l’AMNC Tallurutiup Imanga. Nous avons employé une approche visant à : 1) examiner les tendances spatiales et temporelles historiques du trafic maritime dans la zone d’intérêt de 1990 à 2018 à l’aide des données archivées par la Garde côtière canadienne pour la zone de services de trafic maritime du Nord canadien (NORDREG); 2) réaliser une analyse approfondie des tendances récentes du trafic (de 2015 à 2018) à l’aide de données spatiales précises sur le trafic maritime du système d’identification automatique (SIA); 3) créer des profils de bruit sous-marin à partir d’un modèle acoustique afin de produire des valeurs cumulatives des niveaux de réception pour tous les navires et pour tous les navires d’une même classe; 4) définir des événements de perturbation comportementale sous forme de mailles de 500 mètres où le niveau de réception atteignait 120 décibels, soit le seuil de perturbation comportementale pour les mammifères marins établi par la National Ocean and Atmospheric Administration (NOAA); et 5) superposer les sorties du modèle acoustique avec les aires d’intérêt pour les mammifères marins afin de comprendre l’étendue spatiale des impacts du bruit sous-marin causé par les navires dans Tallurutiup Imanga. Cette recherche visait à nous éclairer sur les risques liés au bruit sous-marin pour les mammifères marins et à soutenir les efforts continus en gestion et en gouvernance environnementales à l’aide de données probantes pouvant servir à la prise de décisions éclairées sur l’atténuation future du bruit dans l’AMNC.
Photo : Jackie Dawson
COULOIRS DE L’ARCTIQUE ET VOIX DU NORD
Financé par le réseau ArcticNet, Clear Seas, le Programme des chaires de recherche du Canada, Pêches et Océans Canada, Irving Ship Building Inc., le Marine Environment Observation Prediction and Response Network (MEOPAR), le Programme de formation scientifique dans le Nord, le Collège de l’Arctique du Nunavut, le Programme de surveillance générale du Nunavut, l’Institut de recherche du Nunavut, Océans Nord, les Pew Charitable Trusts, le programme Étudiants pour le Nord canadien, le CRSH et WWF-Canada (2015 – 2020)
Jackie Dawson et Natalie Carter (Université d’Ottawa) (pour une liste complète des collaborateurs, consultez le site Web du projet)
La navigation dans l’Arctique canadien continue de s’intensifier, ce qui crée un besoin pour des options de gouvernance qui favoriseront une exploitation sûre et durable des navires. Pour y répondre, le gouvernement du Canada élabore des couloirs de navigation à faible impact visant à diriger volontairement le trafic maritime vers des aires prioritaires en matière d’infrastructure et de services. Un oubli important s’est produit au moment d’établir le tracé de ces couloirs, puisqu’on n’a pas tenu compte des savoirs inuits. De plus, cette approche n’a pas su intégrer les perspectives des Inuits et des collectivités nordiques sur les aires marines d’importance culturelle. Le projet Couloirs de l’Arctique et voix du Nord a comblé cette importante lacune en collaborant étroitement avec le gouvernement du Canada ainsi que les collectivités et les dirigeants inuits dans les buts suivants : 1) réaliser une base des données géospatiales à long terme (de 1990 à aujourd’hui) sur les pistes de navires dans l’Arctique canadien; 2) déterminer les tendances temporelles et spatiales en matière de navigation et les aires connues de forte et de faible utilisation; 3) documenter les aires marines d’importance culturelle; et 4) élaborer des stratégies de gestion potentielles des couloirs de navigation à faible impact. Le site Web du projet peut être consulté ici.
Photo : Meet the North
ÉVALUATION SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET L’ADAPTATION DU TRANSPORT DANS LES EAUX ARCTIQUES (CATAW)
Financé par Transports Canada et le Programme des chaires de recherche du Canada (2013 – 2018)
Lindsay Matthews, Larissa Pizzolato (Environnement et changement climatique Canada), Jackie Dawson, Luke Copland (Université d’Ottawa) et Margaret Johnston (Université Lakehead)
Cette étude financée par Transports Canada portait sur 1) l’élaboration d’une base de données longitudinale sur les pistes de navires dans l’Arctique; 2) une analyse statistique de la corrélation entre le changement de la glace de mer et l’évolution des pistes de navires dans l’Arctique; et 3) la définition et l’évaluation de stratégies d’adaptation pour l’augmentation de la navigation dans l’Arctique canadien. La création de la première base de données géospatiales sur les tendances historiques des navires représente une grande avancée puisque, pour la première fois, il est possible d’effectuer une analyse statistiquement significative grâce à un jeu de données à long terme. Ce jeu de données continue d’être utilisé dans une variété d’études et a permis de produire plus de dix publications et rapports techniques évalués par des pairs à ce jour.
Photo : Garde côtière canadienne
ÉVÉNEMENTS DE GLACE DE PRESSION
(2015 – 2017)
Olivia Mussell (Océans Nord), Steve Howell (Division de la recherche climatique à Environnement et changement climatique Canada), Jackie Dawson (Université d’Ottawa), Andrea Scott, David Clausi, Paul Myers (Université de Waterloo), Christian Haas (Institut Alfred Wegener) et Randall Scharien (Université de Victoria)
Les glaces de pression et les glaces tourmentées constituent des dangers pour les navires dans l’Arctique. Les navires peuvent se retrouver coincés ou entourés de glaces dans ces conditions, une situation qui a des coûts environnementaux et économiques élevés. Nous devons mieux comprendre où et quand se forment les crêtes lorsqu’il y a présence de glace de pression pour assurer la sécurité des activités maritimes hivernales. Cependant, peu d’études ont été réalisées à ce jour concernant la répartition des crêtes et leurs répercussions dans une région géographique donnée. Le détroit d’Hudson, qui relie la baie d’Hudson à l’océan Atlantique, est actuellement un site de navigation hivernale où les navires rencontrent fréquemment des glaces de pression. Ce projet cherche à répondre à deux questions : où et quand les crêtes se produisent-elles dans le détroit d’Hudson et quelles sont leurs répercussions sur les navires renforcés contre la glace qui traversent le détroit? La thèse peut être consultée ici. Ce projet a également donné lieu à plusieurs articles (voir la page des publications).
Photo : Luke Copland